Nous avalons de plus en plus de produits aux ingrédients douteux. Une étude de 2019 a même conclu que les aliments ultra-transformés formaient 47 % de l’apport calorique de la personne moyenne au pays. Or, 71 % des Nord-Américains s’inquiètent des répercussions à long terme des ingrédients artificiels sur leur santé, et ils sont de plus en plus nombreux à vouloir des aliments naturels, peu transformés et de sources durables.
Les commerçants et les transformateurs d’aliments font donc des pieds et des mains pour trouver des matières premières issues de sources durables. Consciente de cette réalité, Noblegen, une jeune entreprise de biotechnologie de Peterborough, en Ontario, a choisi d’offrir une solution qui repose sur un microorganisme monocellulaire ancien : l’euglène.
Adam Noble, cofondateur de la jeune entreprise, a d’abord découvert la polyvalence de l’euglène dans le cadre d’un projet scientifique au secondaire, qui a d’ailleurs été primé. Mais c’est en 2013 qu’il s’est associé à Andressa Lacerda pour bâtir Noblegen, qui compte aujourd’hui plus de 65 employés dans la région de Peterborough.
Grâce à sa technologie de fermentation exclusive qu’elle appelle facilitated expression (extraction facilitée), Noblegen est capable de créer, de façon toute naturelle, une chaîne de protéines, de carbohydrates et de gras à partir d’un simple échantillon d’euglène, et ce, sans modification génétique. Si on le compare à ce qui se fait habituellement, son processus est peu coûteux, polyvalent et capable de produire des ingrédients sans utiliser autant de terre et d’eau. Sans compter qu’il produit moins de déchets et une plus faible empreinte carbone.
Bien que sa plateforme technologique puisse créer des bioproduits qui serviraient tant pour les cosmétiques que pour la purification de l’eau, Noblegen se concentre, pour l’instant, sur les aliments et les boissons. Par exemple, elle peut produire en masse un ingrédient capable de remplacer l’huile de palme dans les boissons protéinées, les barres tendres, etc. Son objectif : offrir à la nouvelle génération de consommateurs un nouveau marché mondial d’ingrédients.
À ce jour, l’entreprise a réussi à amasser 42,5 millions de dollars en capital, dont diverses formes d’investissement et d’aide financière gouvernementale provenant de la Division des technologies propres de BDC et de FedDev Ontario. À la fin mai 2019, elle a terminé un dernier tour de financement de série B qui lui a permis de récolter 25 millions de dollars destinés à l’expansion de sa production. Elle prévoit de lancer ses ingrédients sur le féroce marché américain plus tard cette année.
Bientôt, elle déménagera dans de nouvelles installations, au parc de recherche sur les technologies vertes de Cleantech Commons, un projet unissant l’Université Trent et la Ville de Peterborough et visant à stimuler la commercialisation des études axées sur la durabilité.
Noblegen n’est pas la seule jeune entreprise ontarienne qui fait dans l’agriculture, la recherche scientifique et l’expertise en matière de durabilité… Comme quoi l’avenir alimentaire pourrait bien se dessiner ici même, au pays.
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