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Dans les discussions concernant la réduction des émissions de carbone du secteur industriel, nous avons tendance à oublier une des questions les plus fondamentales : « À quel point les données sont-elles exactes ? »

Si les scientifiques sont capables de mesurer la portée globale des émissions mondiales et régionales, ils peinent à obtenir des données précises lorsqu’il est question de mesurer les émissions d’une installation polluante donnée. Et puisque les organismes de réglementation se fient souvent aux déclarations volontaires et aux inspections sur place, ils n’ont rien de plus que des données approximatives. Quant aux entreprises, elles dépendent de techniques de surveillance qui varient, entre autres, selon la température, ce qui complexifie l’élaboration d’un plan de réduction des émissions efficace.

Cela dit, GHGSat a peut-être trouvé une solution : surveiller les émissions depuis l’espace. Fondée en 2011 grâce aux fonds de démarrage de Technologies du développement durable Canada, la société montréalaise mesure les émissions de différentes installations à l’aide de microsatellites dotés de capteurs. Son premier satellite, Claire, un appareil de la grosseur d’un micro-ondes, peut mesurer avec précision les émissions de dioxyde de carbone et de méthane. Pour y parvenir, il utilise des lunettes télescopiques et des outils mesurant la lumière infrarouge.

Depuis le lancement de son premier satellite en 2016, GHGSat a effectué plus de 4 000 mesures sur des centaines de sites dans le monde — des installations pétrolières et gazières, des centrales électriques, des dépotoirs, des parcs d’engraissement, etc. Parmi ses initiatives de grande envergure figure un projet pilote en cours financé par la Canada’s Oil Sands Innovation Alliance, Emissions Reduction Alberta, Encana et d’autres organisations albertaines. Le but du projet est de mesurer les émissions qui planent au-dessus de deux bassins de résidus et d’un front d’abattage. Selon GHGSat, la surveillance satellite permettrait, en fin de compte, de réduire de plus de moitié les coûts des exploitants de sables bitumineux et d’offrir douze fois plus de mesures, année après année.

La proposition de valeur est simple : en plus de pouvoir surveiller les émissions d’installations données de façon plus régulière et obtenir des données plus précises, les entreprises voient les risques de sécurité liés à la mesure au sol s’atténuer. Par ailleurs, GHGSat soutient que sa technologie promet des économies appréciables, surtout aux installations éloignées. Et pour les organismes de réglementation et autres parties intéressées, elle permet de combler les lacunes en matière de surveillance de la pollution, de repérer les membres de l’industrie qui tirent de l’arrière, d’établir des règles de base plus justes et de rehausser la confiance du public dans les données publiées.

GHGSat, c’est maintenant une équipe de 32 employés qui se prépare pour le lancement d’un deuxième satellite, Iris, prévu pour l'automne 2019. Grâce à cet appareil, elle pourra surveiller plus de sites, à une fréquence supérieure, et présenter aux entreprises des données plus détaillées leur permettant de mieux s’attaquer aux émissions de méthane et de carbone. Un troisième satellite devrait voir le jour en 2020 ; et dans les cinq prochaines années, GHGSat pourrait orchestrer au moins dix autres lancements.

Plus d’une dizaine d’entités publiques et privées s’activent en vue de lancer leur propre satellite de surveillance des émissions d’ici quelques années. GHGSat a bon espoir que son avantage de pionnière et l’unicité de sa technologie en feront la chef de file d’une industrie émergente.


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