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Ensemble, la production de l’acier, du ciment et de l’aluminium représente environ 15 % des émissions de gaz à effet de serre au monde, et la demande pour ces matériaux industriels est de plus en plus forte. Actuellement, une poignée de projets pilotes visent la création d’une version sans carbone (ou presque) de ces matériaux, mais les choses avancent lentement à cause d’une quasi-absence d’investissements.

Or au Québec, un projet pilote promet de contribuer à la réduction de l’intensité carbonique de l’industrie de l’aluminium. En mai 2018, Alcoa et Rio Tinto ont levé le voile sur le premier processus de fabrication d’aluminium sans carbone au monde, raison d’être du partenariat ELYSIS. Ce nom fait allusion à l’électrolyse de l’aluminium, un processus central de la fonte du matériau.

Apple, qui a facilité la collaboration entre les deux géants de l’aluminium, investit aussi dans ELYSIS, souhaitant elle-même décarboner ses activités et sa chaîne d’approvisionnement. Alcoa, Rio Tinto, Apple et les gouvernements canadien et québécois ont mis de l’avant un investissement combiné de 188 millions de dollars.

D’après les parties, ce partenariat représente « la plus importante innovation dans l’industrie de l’aluminium depuis plus d’un siècle ». Cette innovation prend la forme d’un processus de fabrication de l’aluminium qui produit de l’oxygène et élimine toute émission directe de gaz à effet de serre que relâche le processus de fusion traditionnel.

Cette technologie, qui devrait être commercialisée d’ici 2024, pourrait supprimer l’équivalent de 6,5 millions de tonnes d’émissions de GES si les alumineries canadiennes l’utilisent pleinement. Toujours d’après les partenaires, cela reviendrait à retirer de la route environ 1,8 million de véhicules légers.

Le siège social d’ELYSIS se trouvera à Montréal, et son installation de recherche, dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Sa technologie sera développée et offerte sous licence dans les alumineries tant existantes que futures. Elle promet d’accroître la productivité en permettant de fabriquer plus d’acier que le processus traditionnel, avec une cellule de fusion de taille identique. Et d’après les hauts dirigeants concernés, elle devrait réduire les coûts d’exploitation d’environ 15 %.

« Ça répond aux besoins environnementaux, ça réduit les coûts opérationnels et ça permet de gérer la charge de travail, d’augmenter la productivité et d’offrir sous licence une solution aux installations actuelles ou nouvelles », affirme Vincent Christ, directeur général d’ELYSIS, qui précise que la méthode sans carbone sera, en fait, moins coûteuse. « Nos efforts, au bout du compte, servent à présenter à l’industrie de l’aluminium un exemple de réussite qui aura prouvé sa rentabilité. »

En Russie, le colosse de l’aluminium, Rusal, compte lancer son propre aluminium sans carbone en 2021. Reste à voir qui y arrivera le premier…

La version intégrale (en anglais) de cet article, signé par Brenda Bouw et intitulé Greening the Concrete Jungle, est parue dans le magazine Corporate Knights en juin 2019.


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